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La difficulté d’un parcours est généralement définie par des termes qualitatifs tels que parcours difficile, moyen, facile ou bien par des couleurs : noir, rouge, bleu, vert ou bien par le profil du cycliste : sportif, chevronné, débutant etc... On y ajoute souvent le dénivelé total dit « positif » qui, comme chacun le sait, consiste à retenir les tronçons montants et à cumuler les dénivelés de ces tronçons. Cette indication est certes très intéressante mais, à notre avis, est insuffisante pour caractériser un parcours car elle ne prend pas en compte la façon dont le dénivelé est réparti. En effet, les trois parcours dont le profil est représenté sur la figure 1 ont le même dénivelé égal à 1000 m et la même longueur égale à 100 km mais leur « difficulté » ne sont pas comparables, le parcours A est le plus difficile et le parcours B est le plus facile car, à puissance égale, le parcours A exigera une dépense énergétique plus grande que celle du parcours B. Le parcours C est intermédiaire entre A et B.

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Fig.1. Profils schématiques de trois parcours de même dénivelé.

C’est pourquoi, nous proposons une qualification plus quantitative des parcours basée sur l’énergie que devra dépenser un cycliste standard pour effectuer le parcours.

Cette énergie est évidemment fonction du profil du parcours : 100 km en montagne, ce n’est pas 100 km sur le plat.

Il faut donc connaître ce profil. Plus ce profil sera connu avec précision, plus précis sera le calcul.

Le profil est déterminé par des tronçons dont on connaît la longueur et le dénivelé. On peut se contenter de définir sommairement un parcours en montagne par quelques points de passage, le pied et le sommet des cols par exemple. Pour avoir une définition plus détaillée, on peut s’aider de logiciels. Ainsi, « Openrunner » propose plusieurs types de décomposition en tronçons de longueur plus ou moins grande.

Pour calculer la dépense énergétique du parcours, il faut calculer le temps que mettra le cycliste pour effectuer le parcours et donc la vitesse à laquelle roulera le cycliste sur chaque tronçon.

Pour cela, on définira un « cycliste standard » fournissant une puissance P constante tout au long du parcours. Nous avons opté pour un cycliste fournissant une puissance de 150 watt (donc modeste par rapport à un professionnel qui fournit une puissance comprise entre 300 et 500 watt) et caractérisé par un poids total W, cycliste et vélo, de 80 kg, par un coefficient de pénétration dans l’air Cx de 0.2 et roulant sur une chaussée dont le coefficient de frottement f est de 1.

Pour un tronçon de pente p, la relation définie dans le document « Le vélo en équation » permet de calculer la vitesse à laquelle roulera le cycliste. Cette relation est la suivante:

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Dans cette relation la vitesse V est en km/h, le poids W est en kg, la pente p est en % et la puissance P est en watt.

Il faut noter que la résolution de cette équation ne peut pas se faire analytiquement mais seulement numériquement, ce qui veut dire que cela nécessite un très grand nombre d’opérations et donc forcément l’utilisation d’un ordinateur.

Cependant, en toute rigueur, la vitesse ainsi calculée est la vitesse de croisière du cycliste, le calcul ne tient pas compte du temps nécessaire pour atteindre cette vitesse. En effet, en abordant une descente, le cycliste ne prendra pas tout de suite sa vitesse de croisière et inversement, en abordant une cote, grâce à la vitesse acquise auparavant, il ralentira progressivement avant d'atteindre la vitesse de croisière. Cela est dû à l'énergie cinétique ou à la force d'inertie intervenant dans le déplacement du cycliste. Cela est explicité dans le document "Des creux et des bosses". Le problème revient alors à résoudre l'équation différentielle:

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en posant:

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Lorsque le parcours est défini par des tronçons de longueur importante, ne pas tenir compte du régime transitoire qui s'établit avant de prendre la vitesse de croisière n'a pas beaucoup d'influence sur le temps total du parcours. En revanche, lorsque le parcours est défini par un très grand nombre de tronçons, donc des tronçons de faible longueur, le cycliste sera très souvent en régime transitoire et on peut donc résoudre la seconde équation, équation qui, là encore, n'a pas de solution analytique mais qu'il faut résoudre numériquement.

Quelle que soit la méthode utilisée, connaissant la vitesse réalisée lors de chaque tronçon, on peut calculer le temps total T que le cycliste mettra pour effectuer le parcours total. L’énergie dépensée E sera égale à :

E=P T

et s’exprime en joules (ou kilo-joules noté kJ).

Cette valeur de l’énergie dépensée donnera une bonne estimation de la difficulté du parcours.

Cependant l'unité de kilojoules n'est pas très parlante car elle n'est pas aussi familière que le mètre ou le kilo étant donné que l'on ne manipule pas quotidiennement des kiloJoules, sauf peut-être ceux ou celles qui surveillent de près leur alimentation. C'est pourquoi, nous proposons deux indices afin de mieux situer la difficulté d'un parcours.

Mise en œuvre pratique du calcul

Le calcul n’étant pas aisé à faire à cause de la résolution numérique d’équations, nous proposons deux outils programmés à cet usage.

CALCUL EXCEL

On peut utiliser la feuille de calcul Excel proposée sur ce site « Feuille horaire d’un parcours basée sur la puissance ». Le calcul fournit l’énergie dépensée au cours du parcours et l’indice de difficulté.

Il faudra entrer les données des points de passage. Les entrer une à une peut être fastidieux. Si l’on dispose d’un fichier auxiliaire, on peut faire un copier/coller

Le nombre de points de passage est limité à 46.

APPLICATION « notationparcours »

Pour définir les points de passage, on peut utiliser des logiciels prévus à cet effet. L’application proposée par velomath.fr concerne les parcours définis à l’aide de « Openrunner ». Néanmoins, à ce jour, une restriction s’impose : cette application ne fonctionne que sur les PC. Une version Mac n’a pas été programmée.

La procédure est la suivante :

Opération 1. Exportation du fichier du parcours.

Openrunner propose plusieurs formats de fichier pour exporter un parcours. Le fichier utilisé dans notre application est le fichier nommé : export.trk

Se connecter à Openrunner http://www.openrunner.com

Premier cas : le parcours a déjà été créé et est sauvegardé dans openrunner :

  • cliquer sur Rechercher un parcours
  • Cliquer sur le nom du parcours (colonne de gauche)
  • Cliquer sur Export GPS
  • Cliquer sur TRK .Le fichier s’appelle export.trk L’enregistrer dans un répertoire de votre PC, par exemple dans le répertoire de téléchargement.

Second cas : le fichier n’a pas été créé sur openrunner. Créez-le. Puis appliquer la procédure du premier cas.

Opération 2. Exportation de l’application et calcul.

  • Télécharger l’application en cliquant ici.
  • La mettre dans le même répertoire que le fichier export.trk, par exemple dans le répertoire téléchargement.
  • Cliquer ou Double cliquer sur « notationparcours » pour exécuter l’application. Les résultats s’affichent sur l’écran.

Commentaire 1. Le fichier export.trk

Ce fichier définit un grand nombre de points de passages (plusieurs milliers) en donnant les paramètres suivants : la latitude, la longitude et l’altitude du point de passage.

La latitude et la longitude sont données avec une bonne précision. En revanche, l’altitude est donnée au mètre près. De plus, même sur un terrain plat, l’altitude fluctue d’une unité à l’autre (Cela est propre aux GPS dont l’altitude provient de mesures barométriques, comme les GPS Garmin). Cette imprécision a deux conséquences :

En conséquence, la valeur des altitudes doit faire l’objet d’un traitement mathématique pour rendre réaliste le détail du profil du parcours. C’est ce qui a été fait dans notre application mais il ne faut pas s’alarmer si le dénivelé positif total du parcours diffère suivant la source des données.

Commentaire 2. Principe du calcul de l’application.

Le temps que met le cycliste pour parcourir chaque tronçon est calculé en prenant en compte l’existence d’une force d’inertie ou d’une énergie cinétique comme cela est expliqué précédemment. L’application simule la progression du cycliste en calculant sa vitesse toutes les secondes.

Exemple.

On trouvera ci-dessous les résultats fournis par l’application « notationparcours » pour quatre randonnées différentes les unes des autres par leurs caractéristiques.

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Jacques Fine
Octobre 2015
contact@velomath.fr



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