Rouler en vélo, sur le plat, en côte, en descente,
lutter contre le vent ou profiter d’un vent favorable, tout cela obéit à des
lois de la physique et de la mécanique. Nous allons essayer de mettre cela en
équation, de façon la plus simple possible. Peut être que certaines conclusions
iront contre des idées reçues.
L’énergie.
Tout exercice physique demande une dépense
d’énergie. Cette énergie s’exprime dans une unité que l’on appelle des joules.
C’est une unité qui ne nous est pas beaucoup familière, sauf peut être pour les
dames car, sur les emballages de friandises ou autres produits alimentaires, on
peut voir l’énergie qu’ils contiennent exprimée en joules et son équivalent en
calorie.
Gravissez un
étage dans votre escalier, c’est à dire vous montez de
750 Newton x
La puissance.
Est-ce fatigant de dépenser 2250
joules, autrement dit de gagner votre étage ? Tout dépend du temps que
vous allez mettre, vous pouvez gravir les marches quatre à quatre ou prendre
tout votre temps. C’est alors qu’intervient la notion de puissance.
La puissance, c’est l’énergie que vous allez
dépenser par seconde. Elle s’exprime en watt. C’est une unité plus familière,
on sait ce que représente une ampoule de 40 watts ou une ampoule de 100 watts,
le bricoleur fait la différence entre une perceuse de 100 watt et de 500 watt.
La puissance, c’est donc l’énergie divisée par le
temps exprimé en secondes. Si vous mettez
5 secondes pour gagner l’étage, vous avez développé une puissance de
2250 joules / 5 secondes = 450 watt, c’est très rapide, vous risquez un arrêt
cardiaque, mettez plutôt 15 secondes, c’est plus raisonnable, vous développez
alors 2250 joules /15 secondes = 150
watt.
Etant donné que l’énergie c’est une force multipliée
par des mètres et que pour obtenir la puissance vous divisez par des secondes,
on peut dire que la puissance c’est une force multipliée par une vitesse. Dans
l’exemple précédent, la puissance, c’est 750 Newton x 0,20 m/s = 150 watt.
Donc:
puissance(en watt) = force à
vaincre(en Newton) x vitesse(en m/s)
En vélo, quelle puissance
développez-vous ? Il faut d’abord examiner les forces à vaincre.
Lorsque vous montez les escaliers, il faut vaincre
la force de pesanteur qui vous attire irrémédiablement vers le bas: cette
force, c’est votre poids.
En vélo, quelles forces faut-il vaincre ? Trois
types de forces :
Les forces de frottement.
Chacun a pu constater qu’il est plus facile de
rouler sur une chaussée revêtue d’un bitume bien lisse que sur une route
gravillonnée: le frottement n’est pas le même dans les deux cas.
La force de frottement est proportionnelle au poids
du cycliste auquel on ajoutera le poids du vélo et celui des bagages si vous
partez pour une vraie randonnée cyclotouriste. On écrira :
forces de frottement =
coefficient de frottement x poids total
Comment déterminer directement le coefficient de
frottement ? En théorie, c’est très simple mais en pratique c’est très
délicat. On peut concevoir deux méthodes.
Une première méthode consiste à essayer de mesurer
directement les forces de frottement. Pour cela, il faut d’abord disposer d’un
dynamomètre. On peut en fabriquer un en prenant un élastique de mercerie et en
étalonnant son allongement sous l’action de charges différentes. Une fois le
dynamomètre réalisé, vous allez sur la chaussée, avec votre vélo et un copain
car il faut être deux. Vous choisissez un endroit bien plat, vous enfourchez le
vélo et tentez de rester en équilibre en effleurant le sol avec vos
pieds ; votre copain vous tracte avec le dynamomètre jusqu’au moment où
vous commencez à rouler: à ce moment là, les forces de frottement sont
vaincues, vous en déduisez le coefficient de frottement. En fait, c’est assez
difficile car les chaussées ne sont pas des plans parfaits, elles sont un peu
ondulées, si l’une des roues du vélo se trouve dans un petit creux, c’est raté,
votre mesure sera faussée. De plus, vous ne serez pas très sûr que la route est
vraiment horizontale, vous devrez faire beaucoup d’essais notamment en
positionnant le vélo dans deux directions opposées et faire une moyenne des
résultats. Finalement, c’est un peu
compliqué et surtout vous risquez de vous énerver et de vous fâcher avec votre
copain.
La seconde méthode est peut être plus simple. Un
jour sans vent, vous prenez votre vélo et vous allez à l’endroit où une
descente s’amorce. Vous enfourchez l’engin sans donner la moindre impulsion,
vous décollez les pieds du sol : si vous restez sur place, c’est que la
pente n’est pas suffisante pour vaincre la force de frottement, si vous
commencez à rouler, c’est que la pente est supérieure au coefficient de
frottement. Vous changez de place et, par tâtonnement, vous cherchez l’endroit
où vous estimez que vous êtes vraiment à l’équilibre, où un rien vous fait
démarrer. On peut démontrer que le coefficient de frottement est égal à cette
pente limite, exprimée en %. La difficulté est de mesurer la pente, ce n’est
plus un dynamomètre qu’il vous faut, c’est un inclinomètre. On peut en bricoler
un assez facilement à partir d’un bon niveau à bulle.
On verra plus loin une méthode indirecte pour
évaluer le frottement.
En pratique, ce coefficient de frottement est de
l’ordre de 1%. Cela veut dire qu’avec un vélo de
La force de pesanteur.
Si la route est plate, la force de pesanteur ne vous
fait ni avancer ni reculer, elle n’est pas contrariante. Dans une descente,
vous l’appréciez car c’est elle qui va vous faire aller de plus en plus vite
vers le bas. Cette force n’est pas égale à votre poids mais seulement à une
fraction du poids, c’est la composante active qui vous entraîne. Elle est égale
à :
force de pesanteur = poids
(en Newton) x pente du terrain (en %)
Vérifiez bien vos freins si la pente est forte.
En revanche, dans une montée, cette force, c’est
votre cauchemar, c’est comme un boulet à tirer derrière vous, vous regrettez
vraiment votre embonpoint.
La résistance de l’air.
Vous sortez avec une météo superbe, sans vent, mais,
dès que vous roulez, ce n’est pas le vent qui se lève mais c’est le vent
apparent dû à votre vitesse, celui dont on a déjà parlé. C’est bien pour cela
que par forte chaleur estivale vous avez plaisir à rouler, vous sentez du vent,
vous suez un peu, l’évaporation vous procure une climatisation naturelle :
il ne faut surtout pas s’arrêter. Mais cela a un mauvais coté : plus vous
allez vite, plus l’air vous empêche d’avancer, il fait de la résistance. Cette
résistance n’est pas proportionnelle à la vitesse, elle est proportionnelle au
carré de la vitesse ; si vous allez deux fois plus vite, la résistance
devient quatre fois plus importante si bien que plus vous allez vite plus la
résistance de l’air vous empêche d’aller vite, à la fin ça devient épuisant, il
y a une limite.
Cette résistance s’écrit donc:
résistance de l’air =
coefficient x vitesse x vitesse
Le coefficient, on l’appelle Cx, vous connaissez,
c’est la même chose pour les voitures.
Il dépend de votre position sur le vélo, aérodynamique
ou non, de la largeur de votre thorax, de votre taille, de vos vêtements, du
profilé de votre casque, etc…
Comment mesurer votre Cx ? C’est très facile.
Vous choisissez une grande descente, la plus régulière possible et dont vous
connaissez la pente. Vous vous lancez et vous cessez aussitôt de pédaler. La
vitesse va croître puis se stabiliser à une certaine valeur. Vous notez la
valeur de cette limite. C’est tout. On verra plus loin comment on calcule le Cx
à partir de cette expérience.
Dans la région de Fontainebleau, il n’y a pas de
descente très longue et il n’est sûr pas que vous ayez atteint votre vitesse
limite si vous démarrez gentiment à partir du sommet. Pour y remédier, après un
premier essai qui vous donne un ordre de grandeur de cette vitesse, par exemple
Nota :
pour les puristes en dynamique des fluides, la résistance de l’air est donnée
par ½ a Cx S V², S étant la surface frontale de l’objet frappé par le vent, a étant la masse volumique de l’air (de l’ordre de 1,3 kg/m3) et Cx étant le « coefficient de trainée ». Nous avons préféré, pour simplification, intégrer S et a dans le coefficient Cx, ce qui permet de caractériser le cycliste par un seul paramètre, ce paramètre global pouvant être déterminé par l’expérience décrite ci-dessus.
Si vous voulez avancez, il faudra vaincre toutes ces
forces résistantes qui vous contrarient et fournir une force musculaire égale
au total des forces résistantes.
Pour évaluer ces forces, désolé, il faut faire un
peu de mathématiques. Vous risquez d’être largué mais surtout n’abandonnez pas,
on vous attend aux paragraphes suivants, c’est comme au Club où on vous attend
toujours en haut des côtes.
Utilisons donc des notations mathématiques ainsi que
des unités familières, celles qui s’affichent sur votre balance ou sur le
compteur de votre vélo:
f est le coefficient de
frottement exprimé en %, par exemple f=1
Cx est le coefficient de résistance
à l’air. Il varie de 0.1 à 0.5
W est le poids (cycliste +
vélo) exprimé en kilo
p est la pente de la route exprimé en %:
positif, la route monte, p=
4 par exemple
négatif, la
route descend, p= - 4 par exemple
V est la vitesse en km/h
Le total des forces résistantes que nous
appellerons Fr est égal à:
forces résistantes = force
de pesanteur + force de frottement + résistance de l’air
Avec nos notations mathématiques, cela s’écrit comme
suit:
Quant à la force musculaire nécessaire, elle exigera
que vous développiez une puissance P. Si vous voulez rouler à la vitesse V, la
puissance nécessaire est :
puissance(en watt) = force
musculaire (en newton) x vitesse (en m/s)
La force musculaire est donc:
force musculaire=
puissance/vitesse
ou encore :
L’équation fondamentale s’obtient en écrivant que la
force musculaire Fm doit être égale aux forces résistantes Fr.
On aboutit à la relation suivante qui permet de
calculer la puissance nécessaire P que vous devez fournir pour avancer à la
vitesse V
Vous avez fait l’expérience peu fatigante décrite
ci-dessus consistant à descendre une côte sans pédaler et à noter la vitesse de
stabilisation Vs. En fait, dans cette expérience, vous avez
développé une puissance nulle, donc P=0
L’équation
fondamentale permet alors d’écrire:
Voilà donc comment, connaissant votre vitesse de
stabilisation dans une longue descente, vous allez calculer la valeur de votre
Cx.
Pour vous éviter de chercher désespérément votre calculette, un calcul en ligne vous est proposé en cliquant ici
Allons sur notre site d’expérimentation favori,
La vitesse de stabilisation Vs est de
Nous avons vu précédemment comment on peut essayer de mesurer directement le coefficient de frottement f par deux méthodes. Une troisième méthode tout à fait indirecte mais n’exigeant aucun instrument spécifique, consiste à se lancer sur une route bien horizontale, à cesser de pédaler lorsque l’on a atteint une vitesse V0 et à noter la distance D au bout de laquelle on s’arrête. Cette distance D est liée au coefficient de frottement f par la relation très barbare suivante :
Dans ces formules, nous utilisons des unités de
cyclo : V0 est en km/h,
D est exprimé en mètres, f est en %.
Il sera votre allié ou votre adversaire selon qu’il
viendra de l’arrière ou de face. Il modifiera la résistance de l’air. Pour le
prendre en compte, c’est facile, la résistance de l’air
est proportionnelle au carré du vent apparent et le vent apparent est V-Vr
si on désigne par Vr la vitesse du vent réel .
L’équation fondamentale devient alors la suivante:
Vr sera positif
si le vent vient de l’arrière et négatif s’il vient de face.
Cette relation n’est cependant valable que dans le cas où la vitesse du vent n’est pas supérieure à la vitesse du cycliste. Dans le cas contraire, le vent apparent vient de l’arrière, il agit comme une force motrice et non plus comme une force résistante hostile à votre progression. La relation s’écrit alors :
Mais sur le plat, cela risque de se produire lorsque le vent est très fort. Avec le vent, le Club aime bien rouler à 45 km/h. La vitesse du vent réel devra être encore plus grande. Gare aux zones déventées, aux camions qui vous frôlent, aux branches des arbres qui tombent sur la chaussée dans la forêt de Fontainebleau et pensons aussi au retour. Un marin raisonnable reste au port au-delà de force 7 Beaufort, il est peut-être aussi sage d’en faire autant.
Les formules ne sont guère parlantes. Pour les faire
parler, on va s’en servir pour tracer des graphiques.
Prenons un cyclo dont le poids est de
Faisons varier la pente de –12 % à +12 % et traçons
les courbes donnant la vitesse du cyclo pour des puissances développées allant
de 0 à 500 watt et s’échelonnant de 50 en 50 watt, soit 0, 50, 100, 150, ….,
500 watt.
On obtient le graphique 1 et on va lui poser des
questions.
Quelle est la puissance d’un cyclo ?
Il suffit de lire le graphique. Sur le plat, notre
cyclo développe 50 watt à
Gravir une côte, est ce fatigant ?
Quelques côtes du pays de FontainebleauRoute D116 de Route Ronde du Carrefour de
Marlotte vers Saint Herem 4,4% sur
Route D409 du carrefour de Route N152 de l’Obélisque vers Ury 6,0% sur
Route Louis
Philipe à partir du Monument aux Morts 3,5% sur |
En montée, avez vous vraiment besoin de beaucoup de
puissance ? Sûrement pas. Vous pouvez grimper une côte sans aucun effort
supplémentaire à condition de réduire considérablement la vitesse. Ainsi si
notre cyclo roulait à la vitesse de
Et en montagne ?
La montagne, ce n’est pas autre chose qu’une côte
qui n’en finit pas. En adaptant votre vitesse, avec le braquet adéquat, vous
n’aurez donc, en principe, pas de difficultés à monter un col. Malgré cela, une
crainte vous tenaille : suis-je quand même capable d’arriver au
sommet ? C’est là qu’intervient surtout la notion de fatigue.
Prenons un col présentant un dénivelé de
Le graphique montre que si notre cyclo a l’habitude
de rouler sur le plat à une vitesse moyenne de
Prenons le Mont Ventoux,
Faisons le même calcul pour notre cyclo qui est
devenu un « costaud » et qui roule sur le plat à
Pour gagner du temps ou rejoindre un groupe, on se
dit souvent : je vais rattraper facilement dans la descente qui s’annonce,
il suffit que je pédale. Prenons une forte descente, à 6% par exemple; le
graphique montre que, sans pédaler, le cyclo atteint
L’équation
fondamentale permet de quantifier l’influence du vent. Le graphique 2 donne la
vitesse à laquelle va rouler sur le plat notre cyclo standard en fonction de la
vitesse du vent réel et cela pour différentes puissances développées.
Prenons
un vent de
Lors
d’une sortie libre où l’on a le choix d’un parcours, on préfère partir face au
vent. Mais attention de ne pas rentrer plus tôt que vous ne le souhaitiez, en
faisant demi-tour trop tôt. Vous avez prévu de faire
A
quelle heure faut-il faire demi-tour pour rentrer à l’heure prévue ? Une
solution serait de vous munir du graphique 2, d’une calculette ou pourquoi pas
d’un ordinateur portable. En attendant le jour où votre compteur de vélo, avec
un GPS intégré, vous dictera votre conduite, on peut donner une règle pas trop
compliquée, exigeant cependant un petit calcul mental qui occupera votre esprit
tout en roulant. Tant que le vent réel reste raisonnable, on peut voir sur le
graphique que la perte de vitesse vent de face n’est pas trop différente du
gain de vitesse vent arrière. Nous vous épargnerons les détails du calcul mais
cette constatation permet d’écrire:
tA est le temps de l’aller contre le vent
t est le temps total
dV est la perte de vitesse par rapport à votre
vitesse habituelle en km/h
Cette
relation s’exprime peut être plus clairement comme suit:
temps de l’aller = 50 %
|
+ |
la moitié de la perte de
vitesse |
exprimée en pourcentage du temps total |
|
Exprimée en pourcentage par rapport à votre vitesse habituelle |
Prenons
l’exemple précédent. Notre cyclo roule d’habitude à
On
peut aussi remarquer que la durée totale d’un parcours s’allonge un peu
lorsqu’il y a du vent. Avec les mêmes données que précédemment, un parcours de
Sur
le graphique 2, vous remarquerez, pour les courbes correspondant aux puissances
de 50 ou 100 watt, ce qui peut vous paraître comme des anomalies avec une
allure de méplat. Cela correspond en fait au moment où la vitesse du vent réel
devient supérieure à votre vitesse, le vent apparent vient de l’arrière, on
peut vraiment dire que le vent vous pousse. Pour une puissance nulle,
c’est-à-dire sans pédaler, le graphique vous montre que vous pouvez avancer
tout seul dès que le vent devient supérieur à
S’abriter du vent.
Il
n’est nul besoin de faire des dissertations mathématiques pour vous dire que
vous serez bien abrités dans un peloton compact. Lorsque vous roulez, vous
heurtez l’air, vous le repoussez sur les cotés, vos créez des turbulences, une
surpression devant vous et, derrière, une dépression. Et tous vos copains ou
copines souhaitent que vous fassiez une grosse dépression. Personne ne vous
soignera, tout le monde veut en profiter.
Le
vent apparent est complètement modifié, il diminue fortement si vous vous
positionnez astucieusement dans le peloton, vous ne pédalez presque plus.
Quelle est la diminution du vent apparent ? Cela devient très complexe, on
peut analyser cela en soufflerie ou par des « modèles mathématiques
numériques », ce n’est plus notre propos.
L’intérêt
pratique serait de répondre à la question suivante: mes capacités sont limitées
mais vais-je pouvoir m’intégrer dans un peloton de « costaud », à la
condition, bien sûr, de ne pas décrocher ?
Pour
y répondre, il suffit de faire quelques expériences simples avec comme seuls
instruments votre compteur et votre cardiomètre. Vous étalonnez votre
cardiomètre en roulant sur le plat tout seul afin d’établir la relation entre
l’indication du cardiomètre et la puissance fournie. Vous voyez qu’en roulant à
la vitesse V1, c’est-à-dire avec une puissance P1 que
vous déterminez au moyen de votre graphique, la fréquence de vos pulsations est
F1. A la vitesse V2, c’est-à-dire avec une puissance P2,
la fréquence est de vos pulsations est F2. Cela vous permet d’avoir
la relation recherchée entre la fréquence de vos pulsations et la puissance que
vous développez.
Maintenant,
vous roulez tranquille dans un peloton, vous notez votre fréquence F3
et votre vitesse V3. Cette fréquence est évidemment bien plus basse
que la fréquence que vous auriez mesurée en roulant tout seul à la vitesse V3.
Vous déterminez alors:
La
différence P’3 – P3 vous donne le « gain de
puissance » qui vous est apportée grâce au peloton, ce gain est évidemment
un gain fictif. Vous pourrez alors estimer jusqu’à quelle vitesse vous pourrez
vous intégrer dans un peloton.
En
fait, tout se passe comme s’il existait un vent réel Vr non nul et
qui vous est favorable. En guise de distraction, on peut déterminer la valeur
de ce vent fictif au moyen de l’équation fondamentale ou du graphique.
Demandons
à notre cyclo standard de faire le test:
Nous
en déduisons que la puissance fournie est alors 150 watt, en admettant qu’elle
est proportionnelle à la fréquence des pulsations. L’équation fondamentale ou
bien la consultation du graphique 2 permet alors de dire que tout se passe
comme s’il existait un vent réel favorable d’environ
Mais
vouloir s’abriter en permanence dans un peloton, c’est vraiment un moyen de se
leurrer sur ses capacités réelles. Il faut de plus avoir une grande vigilance
pour éviter l’accident et garder en permanence les yeux rivés sur les roues qui
vous précèdent. Vous ne voyez plus le splendide paysage qui défile à coté de
vous. Ce n’est plus du cyclotourisme.
Le
revêtement de la chaussée
Sur
un vélo route, nous préférons rouler sur une chaussée bien revêtue. Notre vélo,
ce n’est pas un VTT, à chaque vélo son usage. Non seulement un bon revêtement
est plus confortable sur nos engins non suspendus, mais il permet d’aller plus
vite et donc plus loin pour la même fatigue. A partir de l’équation
fondamentale, on a construit le graphique 3 donnant la vitesse sur le plat pour
notre cyclo de
L’alimentation
du moteur
Tout
comme votre automobile, la machine humaine a besoin de carburant. Ne vous
trompez pas, n’essayez pas de prendre un grand verre de whisky ou de rhum (le
rhum, c’est pour les marins qui peuvent se permettre de louvoyer), notre
carburant c’est un mélange glucose-oxygène.
L’oxygène, il est dans l’air.
Respirez, vos poumons captent l’oxygène de l’air et l’envoient dans le sang. De
l’air, vous en aurez toujours assez, même si quelqu’un vous le pompe. Certains
pros dilatent leur nez pour éviter les pertes de charge dans la tuyauterie,
d’autres facilitent l’absorption de l’oxygène dans le sang par des substances
illégales mais là, ne vous trompez pas, nous ne sommes pas des professionnels.
Le
glucose, ce
sont les aliments qui vous l’apportent. Via la paroi intestinale, il ira lui
aussi dans le sang. Le mélange alimentera les cellules musculaires: le moteur
tourne. Au départ, du glucose, vous en avez en réserve, il est dans le foie et
aussi un peu dans les muscles. Vous avez donc une autonomie. Vos réserves, vous
les aurez constituées en absorbant des « sucres lents », par exemple
des pâtes ou des féculents, ils contiennent de l’énergie, 1.500.000 joules
pour
Comme
tous les moteurs, le moteur humain n’a pas un rendement de 100%, l’énergie
absorbée n’est pas restituée intégralement. En nous basant sur un rendement de
40% (ce chiffre est avancé sans garantie de l’auteur), cela veut dire qu’une
barre de céréales pourra vous permettre de fournir seulement 160.000 joules
utiles. Notre cyclo de
Janvier 2006
auteur :
fine.jacques@wanadoo.fr
site :
http://www.velomath.fr